L'un a 78 ans, l'autre 9.
Je les ai rencontrés tous les deux au salon du livre de Montaigu en allant rendre visite à ma copine Agnès.
Un salon dans lequel, nous avons, Shalima, sa fille et moi trainé de longues heures et duquel nous sommes reparties chargées de livres, essai, bd, tous plus passionnants les uns que les autres.
L'un s'appelle Joseph, Joffo Joseph, comme mes grand-pères, tous les grand-pères s'appellent Joseph, il a écrit "un sac de billes" en 1973, et sa suite, baby foot en 1977, au siècle dernier.
Ses livres parlent de l'enfance juive, témoignages de la guerre et l'après guerre, des souffrances de la déportation. Sac de billes, livre et auteur cultes, et que je suis toute émue de rencontrer.
Il a 78 ans et est vert comme un jeune chêne, galant, dragueur, drôle et très très sociable. Il le dit lui même : "je pourrais arrêter, mais j'aime trop mes lecteurs".
Comme tous les grands écrivains, comme tous les grands hommes, il ne se la raconte pas, n'a pas le melon et vient dans les salons littéraires, parce que justement, dans les salons littéraires il y a quoi ?
Des lecteurs pardi !
Et il pose, rit de ses propres bêtises, prend tout son temps pour vous expliquer ses histoires, écrit des poèmes et fait des marguerites en dédicaces sur les pages de garde des livres, les siens, qu'il vous vend par paquet de 12, avec la gouaille d'une vendeur ambulant malien.
Cet homme est un séducteur, attention !
l'autre a neuf ans, neuf ans !! l'âge du Wanou.
Il a déjà reçu en 2008 le prix de la jeunesse littéraire pour son talent précoce.
Il s'appelle Charles Antoine Cros et se tient derrière son stand, fermement encadré par son père et sa mère, écrivain également.
Et lui aussi, avec toute la fraîcheur de ses jeunes années, dédicace en souriant, discute, raconte, se raconte, explique sa passion de l'écriture qui l'a si tôt gagné, ne regarde ni sa montre ni le nombre de livres que vous lui prenez, il a la passion de l'écriture en lui, ça vous saute à la figure.
Il dessine lui aussi, sur ses pages de garde, des épées tantôt droites, tantôt sabres tordus, et tout l'enthousiasme de l'enfance se retrouve dans sa satisfaction d'avoir su tracer si bien à la règle les droites des épées dédicaces.
Il a déjà écrit deux livres, et cela me fait tout drôle de tendre en rentrant au Wanou les Å"uvres d'un auteur de son âge, si petit, et déjà si talentueux, quel poids à porter !
Tout comme Agnès qui ne calcule ni son temps, ni ses sourires, ni même les petits dessins gribouillés rapidement en plus d'un mot gentil et d'un prénom, Je termine la visite de ce Printemps du livre en constatant que de 9 à 78 ans, quand le talent est là , l'humilité et la gentillesse sont de mise, aussi.
Merci à eux !
Dom
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