Dans le fond, la discussion engagée chez Narvic sur les chiffres de la participation chez Rue89 n'est pas nouvelle : il s'agit, comme Emmanuel le rappelle, d'une nouvelle illustration de l'inégalité de la participation, un autre de ces constats qui nous sauve encore pour un temps de la "normativité participative". On y découvre qu'"une minorité de riverains poste la majorité des commentaires" (10% des riverains sont à l'origine de 80% des réactions). Les "riverains" (les membres) seraient 45 000, mais l'on précise à leur sujet :
Je relève plus particulièrement cette interrogation de Narvic sur les "lurkers" (à l'origine, ceux qui "suivent" les discussions sans intervenir)En réalité, il n'y a pas 45 000 riverains actifs. Seul un tiers des riverains a déjà posté un commentaire, et une grande partie des comptes est inactive : par exemple, sur mai-juin 2008, seuls 8 500 riverains se sont connectés au site sur leur compte, et 4 500 ont posté des commentaires. Ça fait quand même du monde...
Les plus énigmatiques de cette affaire restent les lecteurs qui ne commentent jamais, qui ne votent même pas quand on le leur propose, des lecteurs qui se contentent de lire en restant invisibles...
C'est donc l'occasion de vous parler d'un article de synthèse sur le rôle des observateurs dans les groupes (rédigée par le groupe Intelligence Collective, FING) que j'avais trouvé particulièrement instructif. En substance, cette note revenait sur la relativité du statut des fameux "lurkers": en légitimant, voire en stimulant... Lire Rue89 et les "riverains" inactifs