Trois jours !
Trois longues journées sans téléphone, et sans internet, trois jours de silence radio et une ligne coupée. On le sait bien que ça fait tout drôle mais le fait d'y être confrontée rend les choses bien plus réelles.
Trois jours qui ont coïncidé avec un soleil radieux, et des pensées tournant en boucle dans ma p'tite tête. Peut on se sentir vivant derrière son écran ? Trois jours de coupure, trois ans de blog qui se sont fait écho et au final soulevé tout un tas de réflexions.
Je me sens vivante, quand je monte à cheval, quand je saute en parachute, quand je trace sur ma moto, quand je me mets en danger, je suis de ces personnes qui ont besoin d'adrénaline pour aimer mieux la vie, mais je me sens vivante aussi quand ces liens virtuels tissent des vrais réseaux d'échanges, de partage ou de réflexion.
Je me sens vivante quand j'ai les mains dans la terre, les ongles noirs et que je vois pousser les fleurs plantées l'année d'avant, mais je me sens vivante aussi de lire des réactions amusantes ou étayées à une question soulevée dans un de mes billets.
Quand je rencontre les gens, quand je ris avec eux, quand je vis vraiment "IRL" comme on dit.
Bloguer déforme la vision des choses qui nous entoure, les plaçant sous une loupe qui grossit et met en lumière et en évidence chaque détail, événement ou simple anecdote nous arrivant.
Rien ne peut plus se passer dans notre vie, que ce soit insignifiant ou en réaction à une actualité plus générale qu'on ne mette dans la balance du blogable, ou pas blogable.
Depuis trois ans que je tiens ce blog à quatre mains, je me rends compte à quel point cela a bouleversé mon quotidien, désormais classé en ces deux catégories distinctes : "Bloguable, ou pas" ?
D'un côté le privé, l'intime, de l'autre ce que je peux partager, mais peut on vraiment tout partager ?
Vinvin a bien raison, nous sommes des chroniqueurs du quotidien, des "Pulitzer de l'éphémère" comme il l'écrit si bien et nous sommes nos propres censeurs.
Un carnet de notes et un apn toujours à portée de mains, au début, qui ne sont même plus nécessaires tant l'oeil apprend à repérer ce qui pourra être relaté ensuite sur cet espace virtuel, ou pas.
Seulement voilà , la vie ne doit pas tourner autour du blog, ou le blog définir ma vie, je ne suis pas que blogueuse, même si je le suis (oui, compliquée aussi, mais ça c'est pas nouveau).
La plupart des blogs ont une durée de vie de trois ans, dit on, et si "on" est souvent un con, "on" a tout de même parfois raison.
Pourquoi ? Est le plaisir qui devient peu à peu contrainte et obligation ?
La lassitude autant que la peur de se répéter, ou pire ! de réaliser un jour que tous nos blabla futiles n'ont finalement qu'un bien maigre intérêt ? A nos propres yeux, comme aux yeux des autres ?
Ou bien l'angoisse de passer trop de temps derrière un écran et de laisser filer un temps précieux qui aurait pu être passé Ã d'autres choses, bien plus réelles, elles, comme vivre, par exemple ?
Quoi qu'il en soit, ces trois jours m'auront appris une chose, j'aime bloguer, partager, mais je ne supporte plus les contraintes que comme une crétine je me suis à moi même imposées.
Ecrire à heure, voire même à jour fixe, s'obliger à tant de billets par semaine est juste une aberration.
Où se trouvent alors la spontanéité, la fraîcheur qui rendent les textes et celui qui les commet si vivant ?
Le risque serait alors de perdre l'envie, le désir, et cela je ne le souhaite pas, j'ai donc décidé de ne plus rien m'imposer, du tout.
Et ainsi, bloguer restera pour moi un plaisir gratuit, spontané, un hobby, une distraction, un amusement, et une source d'échanges et de rencontres.
Rien de plus, surtout rien de plus.
Dom
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