Selon une récente étude publiée par le Boston Consulting Group (BCG), les femmes seraient prescriptrices d'achat dans près de 2/3 des achats effectués à l'échelle mondiale. Les achats de la gente féminine représenteraient ainsi plus de 12 trillions de dollars (soit 12 milliards de milliards...). Ce montant et la prépondérance des femmes ne devraient qu'augmenter dans les années à venir, étant donné que petit à petit les inégalités salariales homme-femmes tendent à se résorber, y compris dans les pays émergents.
Sur la toile aussi, les internautes féminines prennent de plus en plus d'importance. Leur poids démographique leur donne naturellement la première place au classement du nombre d'internautes par genre, même si en nombre total d'heures passées « on line » les mâles gardent la tête.
Les femmes par contre semblent faire une utilisation plus pratique de l'internet. 91% d'entre elles utilisent internet d'abord pour la consultation des mails, les opérations bancaires et les balades sur des réseaux sociaux comme Facebook. Huit femmes sur dix seraient d'ailleurs membres d'un réseau social (enquête de Digital Dames pour Sanoma Uitgevers en avril 2009).
Toujours selon cette étude, il apparaît qu'en moyenne les femmes s'adonnent quotidiennement à 5 ou 6 activités différentes sur Internet.
C'est ainsi que les femmes, plus souvent que les hommes, se servent d'Internet pour communiquer ou pour rechercher un emploi. 62% d'entre elles recherchent souvent ou de temps en temps des informations sur la santé et la prévention et les démarches administratives, viennent ensuite la consultation des comptes bancaires (57%) et la réalisation d'achats de produits (53%).
Les différentes études disponibles démontrent que les femmes sont avant tout à la recherche de services pratiques susceptibles de leur faire gagner du temps, de l'argent et qui ne demandent pas de connaissances techniques spécifiques pour pouvoir être utilisés. Les activités purement ludiques les intéressent nettement moins, bien qu'il semble que cette tendance ne se vérifie plus auprès des jeunes internautes.
La conclusion qui s'impose est que les femmes plus que jamais constituent au minimum un « marché émergent » très significatif qu'il convient de traiter avec considération.
On peut par exemple s'interroger sur l'opportunité de développer des interfaces et des chemins de conversion spécifiquement pensés pour (par ?) des consommatrices. Après tout, la plupart des banques disposent d'une version « jeune » de leurs sites web (et de leurs produits), pourquoi ne pas imaginer également la mise en place de versions « féminines » ?
La même remarque peut s'appliquer aux sites des concessionnaires auto (30% des femmes choisissent et achètent seules leur auto et 82% participent activement au choix de la voiture du ménage). Même « un truc d'hommes » comme un déménagement peut s'envisager sous un aspect plus féminin, en témoigne le site Miss Dem.
A l'heure ou le web est censé être personnalisé et personnalisable à souhait, il n'est pas du tout incongru d'imaginer des sites où l'apparence, la communication, mais également l'ergonomie, voire le contenu pourraient être totalement et automatiquement adaptés en fonction du genre des visiteurs.
Pour paraphraser Darwin, on peut dire que si les espèces qui survivent sont celles qui s'adaptent le mieux aux changements, les entreprises qui survivent, ou du moins qui trouveront de nouveaux consommateurs, seront celles qui parviendront le mieux à s'adapter à la féminisation croissante des marchés.