L'État souhaite améliorer la video surveillance pour lutter efficacement contre le terrorisme
Ce sera l'un des dossiers de l'été du gouvernement. Et cette fois encore, les choses devraient évoluer rapidement. Vingt-quatre heures après avoir été chargé officiellement par Le président de la république d'une mission sur la video surveillance, Philippe Melchior retrouvait fin juillet, place Beauveau, Michèle Alliot-Marie pour une réunion de préparation sur le sujet. L'inspecteur général de l'administration doit proposer en effet une série d'améliorations pour la rentrée.
Et c'est donc à l'issue de cette rencontre que la ministre de l'Intérieur a annoncé que le gouvernement souhaitait « tripler» les capacités des cameras de surveillance actuellement disponibles en France. Aujourd'hui, les différents réseaux ne sont pas interconnectés. Il serait donc question de mettre les images en réseau dans le seul but, précise la ministre, « de protéger la population contre le terrorisme oucontre un certain nombre de risques de violence ».
Il y a un peu plus de deux semaines, après les tentatives d'attentats à Londres, le chef de l'Etat annonçait sa volonté de mettre en place « un vaste plan d'installation de cameras dans nos transports en commun ». D'après Michèle Alliot-Marie, ce seront effectivement les systèmes de la RATP et de la SNCF qui seront utilisés, mais aussi ceux des collectivités, des lieux de culte, des autorités, et de quelques entreprises privées comme les grands magasins.
La loi de 1995 Ã améliorer
Cette utilisation plus centralisée des images de video surveillance sera menée « de façon prioritaire ». Elle sera mise en place dans le cadre de la Lopsi, la prochaine loi d'orientation et de programmation de Sécurité intérieure examinée à l'automne prochain par le Parlement.
Sur les modalités d'exploitation, rien ne devrait vraiment changer à en croire la ministre. Les effectifs déjà en place seront suffisants. Quant aux images, elles seront toujours conservées « entre 48 heures et une semaine selon les emplacements ».
L'initiative du gouvernement intervient dans un contexte particulier. D'un côté, il y a la tentation très forte de recourir aux mêmes méthodes que l'Angleterre. Le pays compterait quelque 4 millions de cameras de video surveillance. C'est apparemment grâce à elles que les auteurs présumés des attentats ratés de Londres du 30 juin dernier ont été interpellés.
De l'autre, il y a la Cnil qui se montre prudente. Pour son président Alex Türk, contacté par News.fr, « ce projet ne change rien sur la forme ». Il convient d'en définir la finalité, les moyens et le respect des droits individuels, et de prévoir une nécessaire période d'évaluation.
Sur le fond, il estime que l'on ne peut plus « faire l'économie d'une réflexion sur le sujet ». Alex Türk souligne le caractère obsolète d'une loi sur le sujet votée en 1995, à un moment où les enregistrements se faisaient encore sur bande magnétique. « Il faut clarifier les choses et accorder à la Cnil un droit de regard indépendant », précise-t-il. Une rencontre est prévue avec Michèle Alliot-Marie dans les prochaines semaines. Il espère bien à cette occasion être entendu sur la question.
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