Quelque chose que l'on a du mal à comprendre, qui bouscule l'ordre établi, est souvent craint, dénigré ou vénéré, or Twitter est un peu tout à la fois.
Le service ne pouvait que déclencher les passions. On aime ou on rejette, et comble de l'ironie, pour les mêmes raisons parfois, sans trop chercher pourquoi.
Comme pour toute chose que l'on tente de comprendre ou définir [du moins essayer] mieux vaut prendre du recul. Il ne faut pas non plus reculer de quelques kilomètres pour s'apercevoir que Twitter n'est [malgré ses différences] que la partie émergée, ou surmédiatisée , d'un ensemble aussi vaste et flou pour certains ... le monde 2.0
Déjà perdus ? On va faire simple.
Avant, tout était plus ou moins carré. Il y avait les médias écrits, télévisuels, etc, et la reproduction de ces institutions sur un Internet encore juvénile. Il y avait en gros, ceux qui distribuaient l'information, et ceux qui n'avaient d'autre choix qu'ouvrir le journal, tendre l'oreille, ou s'asseoir devant la messe télévisuelle.
En ces temps là , tout était clair, mais un peu figé. C'était sans compter sur ce qui a souvent bousculé les choses : la libre expression !
Les ex internautes, sagement consommateurs d'informations sont devenus, bloggeurs, twitteriens, et autant de voix qui ont commencé à se faire entendre. Parfois dans le désordre, maladroitement à d'autre, mais « librement » et c'est bien la beauté de la chose.
La moindre communauté ou support de communication en ligne se sont transformés parfois en tribunes, porte voix, ou simple cabinet privé où l'on expose ses idées, émotions ou petites futilités.
Les voilà devenus, sinon journalistes, pour le moins témoins actifs de leur vie et de ce qui se passe sous leurs yeux. Toujours prêts à partager ce qu'ils peuvent voir ou ressentir. Une gigantesque veille, où tout peut être, à tout moment, débusqué, dit, dénoncé parfois et parcourir le monde en un rien de temps.
Le changement en cours n'est pas tant technique qu'une nouvelle façon de voir les choses, participer, s'impliquer, bref, devenir acteur !
Du fait que les messages soient courts, et visibles instantanément, Twitter deviens une sorte de miroir, une entité vivante, qui réagit aux émotions, révoltes, questions ou états d'âme de la communauté.
Un mot barbare en prends une toute autre couleur tout à coup, #hashtag.
C'est en collant un même mot précédé d'un # dans les messages, que l'on peut réunir et suivre ce que les twitteriens disent et ressentent à propos d'un même sujet. On a eu droit à des vagues de #MikaelJackson, #iranelection ou #pam [pour la révolte des roumains de Bassarabie] et la liste est longue.
C'est en lisant les messages qui se suivent d'eux-mêmes sur un sujet précis, que l'on ressent cette communion des sensibilités humaines, et tout à coup les notions de frontières n'ont plus de sens.
Puis, il y a les sujets qui surgissent, s'effacent devant d'autres, et ce va et viens de discussions qui agitent le net puis la presse classique, rendent tout ceci profondément 'humain' Ã plus d'un titre.
Sans vouloir pousser la personnification trop loin, il ne reste pas moins vrai que tout ça reste à notre image. Twitter et les autres médias sociaux peuvent s'exalter, s'enflammer, s'ennuyer par moment, et ne sont pas à l'abri de faux pas mais c'est bien là la richesse de ce « bistrot mondial » comme j'ai lu dans un tweet un jour.
Alors oui, ça peux intriguer, inquiéter, mais on ne peut le réduire au silence et c'est tant mieux, la démocratie numérique est à ce prix.
Au final, via Twitter, on est simplement ensemble où que l'on soit, humains avant tout et libre d'exprimer nos idées (personnelles, maladroites, acides ou futiles, mais sincères), les partager, et avancer.
PS : il y a bien des doutes qui s'expriment sur tout ceci, mais ce sera le sujet d'un prochain billet, en cour de rédaction ;-)