Lorsque l'on parle de Twitter, on arrive souvent à la même question que doivent faire face d'autres services gratuits (comme Youtube ou les réseaux sociaux :) à savoir celle de la monétisation de l'audience : Le business model des réseaux sociaux et Les fonds font défaut aux réseaux sociaux et sites d'information.
On sait que généralement il n'y a pas une règle et qu'une source de monétisation. On parle beaucoup de publicités (MySpace lance MyAds et va tenter d'améliorer la monétisation de son trafic), de freemium (service gratuit jusqu'Ã un certain package fonctionnel puis fonctionnalités payantes). Twitter semble vouloir s'engager plus fortement dans cette voie, compte tenu qu'aujourd'hui le service a su fédérer une vraie communauté d'utilisateurs, fidèles au service. De plus, les entreprises étant de plus en plus présentes sur ce canal de communication (cf : Quelle utilisation une entreprise peut-elle faire de Twitter ?), il était nécessaire pour Bizz Stone, co-fondateur de Twitter, de trouver une solution payante pour les entreprises.
Ces comptes premium qui seront probablement lancés d'ici la fin de l'année, comme le rapporte cet article de VentureBeat Twitter to roll out commercial accounts this year, permettront aux entreprises d'avoir plus de données que celles fournies sur les comptes normaux : analyse détaillée autour de l'activité de leur marque, ainsi que d'autres données. Le but est de permettre aux entreprises de savoir ce que se dit d'elle sur Twitter, dans le cadre des enjeux actuels représentés par la e-réputation et l'importance pour les marques de savoir gérer ce qui se dit d'elle sur Internet, et donc notamment sur Twitter.
Twitter a longtemps observé son écosystème, et au premier lieu duquel CoTweet, pour s'en inspirer et proposer un service orienté entreprise permettant aux entreprises de mieux gérer leur image de marque sur Twitter, notamment lorsque ces dernières utilisent plusieurs comptes.
Le problème vous l'aurez compris est de celui de rentrer en concurrence direct avec un service proposé par une entreprise basée sur Twitter. En effet, comme je le précisais dans D'une fonctionnalité à un produit : l'exemple de l'écosystème Twitter, la force d'un service comme Twitter est d'avoir su, sur un service fonctionnellement simple, laisser la possibilité à un ecosystème ouvert de développeurs de réaliser des applications tierces apportant de la valeur ajoutée au service de base. Or, vouloir intégrer et proposer soit même le service plutôt que de racheter directement le service concurrent (comme cela avait été le cas à l'époque pour le moteur de recherche dédié à Twitter, Summize), pose nécessairement la question de la pérennité de service développé sur une application phare qui a tout moment peut fortement concurrencer le service add-on.
Pour aller plus loin :
- 35 millions de $ pour Twitter et téléchargement payant pour Youtube
- Facebook lève 200 millions de $ et estime être rentable à 2010
- Attention aux chiffres et à l'engouement médiatique... l'exemple Twitter
- Les 5 raisons expliquant la baisse des revenus publicitaires des portails comme Yahoo! et AOL
- Twitter = nouvel outil du Service Client ?