NB: Article publié sur les colonnes de Tunis-Hebdo dans son édition du lundi 19 Janvier 09
Le premier Réseau social du monde qui affiche fièrement 150 millions d'utilisateurs répartis dans presque toutes les contrées du monde est devenu une plateforme de militantisme pour toutes les causes possibles et imaginables, des plus nobles aux plus ridicules.
Facebook a été l'événement web de l'année 2008. Sorti de presque nulle part, la vague Facebook a balayé le monde, y compris les 2 millions d'internautes tunisiens. Si aujourd'hui, statistiques à l'appui, l'activité préférée des utilisateurs de Facebook est celle de regarder le profil de ces amis et jouer au applications, une autre activité émerge : le militantisme sur Facebook.
Facebook est une plateforme de militantisme idéale et ce pour plusieurs raisons : L'existence d'une liste d'amis qui constitue une audience première, la facilité et la gratuité de création de groupes qui restent l'élément de base et la liberté de militer pour n'importe quelle cause.
Ce militantisme s'exprime de différentes manières : l'affichage d'un message sur son statuts personnel, le remplacement de sa photo de profil par une autre symbolisant la cause, partager des vidéos, voire créer un groupe pour regrouper ses confrères militants.
La fin de l'année 2008 nous a offert le premier grand cas de militantisme sur Facebook : Barack Obama. Entre groupes de soutien, photos de profils et centaines de liens partagés, Obama a été couronnée roi de Facebook en concentrant autour de lui une énorme quantité de contenu partagés.
En cette année 2009, le militantisme sur Facebook n'a pas fléchi et certainement motivé par le succès de la campagne Obama, s'est même révélé l'activité préférée de certains.
Deux causes ont monopolisé l'attention ces dernières semaine sur Facebook et symbolisent à elles seules les disparités en terme d'importance.
La première est la cause du peuple palestinien qui a monopolisé l'attention des utilisateurs tunisiens : entre drapeaux à la place des photos de profils, les groupes de soutien, les messages de statuts et les vidéos partagées, il n'y en a eu que pour ça ... et ça continue jusqu'à l'heure où s'écrivent ces lignes.
La deuxième est celle relative aux photos d'allaitement. Facebook considérant que les photos montrant une femme allaitant son enfant tomber sous le coup de la « pornographie ». Des associations de mères ont organisées un mouvement de protestations qui a même abouti à une grande manifestation devant le siège de Facebook.
Ces deux exemples montrent la disparités des « causes » pour lesquelles on peut militer sur Facebook et ce sans oublier les groupes du genre « Pour que Flen reste avec nous » ou « Pour que le café soit servi moins chaud »
Tout n'est pas rose au royaume de Facebook. Si cette simplicité de diffuser ses idées est un outil qui permet à quiconque le désire de s'exprimer, les dépassements existent.
Les règles de Facebook ne sont pas toujours très claires et il est possible de les contourner sans risquer de voir un groupe être effacé. La liberté d'expression est souvent sujette à controverse quand elle touche au sacré.
La puissance de la foule élimine souvent toute possibilité de contestation sur Facebook. Ainsi un homme de théâtre tunisien connu en a pris pour son grade en commentaires agressifs pour avoir exprimé un avis sur la guerre israelo-palestinienne non conforme à l'opinion générale.
Autres dépassement, l'atteinte à la vie privée. Un professeur d'une école de commerce tunisienne ne sait probablement qu'un groupe vient d'être créé sur Facebook, avec sa photo prise en catimini en salle de cours, appelant à le démettre de ses fonctions dans des termes pas vraiment respectueux.
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