Je me souviens de temps pas si anciens, où le fait qu'une coopérative agricole, petite entreprise, ou des particuliers ouvrent « un site sur Internet » faisait encore l'événement dans la presse. Quelques pages maladroites, des images clignotantes, des textes calqués sur les plaquettes de communication classique, et à peine un mail en guise d'interaction possible ... c'était souvent un must à l'époque.
Entre temps, les choses ont bien changé, et ce n'est rien de le dire.
La démocratisation de l'ADSL apportant toujours plus de monde, les outils de recherche passés de l'annuaire (Ancien Yahoo, simple catalogue façon DMOZ) à de moteurs de recherche de réponse (comme Google, l'ogre des moteurs), et les réseaux sociaux, ont obligé les entreprises et les particuliers à regarder tout cela de plus prés.
A l'époque des connexions lentes et chères [quand un modem avait souvent cette tête], on ne s'éternisait pas en ligne. Du coup, à part quelques forums ou canaux de chat, il y avait surtout « des sites » les uns à côté des autres, comme autant de panneaux d'affichage urbain, attendant d'improbables visiteurs.
Mais voilà que ce petit monde presque tranquille, n'est plus d'actualité, le web étant devenu une grande place publique, remplie d'humains qui y restent et y vivent presque pour certains.
Et ce qui devait arriver, arriva.
Bavardages, commérages, potins, curieux, commerciaux, insouciants, espionnage, et tout le reste, s'y sont installés en même temps. Ajoutez à cela, des espaces d'expression toujours plus nombreux et des moteurs de recherche qui gardent toutes traces en mémoire mieux qu'une armée de concierges, et vous obtenez un cocktail détonnant pour qui conque se soucie de son image.
Les temps ont donc changé sur le web, le vocabulaire aussi.
Elément le plus visible et quantifiable de cette mutation, la E-notoriété n'est, ni plus ni moins, que l'ensemble des traces gardées dans la mémoire du web et les pages où l'on parle de vous, votre entreprise ou services.
Pour s'en convaincre, le plus simple reste encore de taper son nom dans un moteur tel Google (réflexe quasi pavlovien de l'Homo Cybernetus) quand il cherche des informations en ligne. Ex : Andrei Curelaru (exemple pris au hasard, évidement, essayez avec votre patronyme :- )
Quand on a quelque chose à proposer et que l'on veut être visible, on fait tout pour multiplier ces traces là mais en les maîtrisant du mieux possible. Une fois de plus, un site seul ne peut générer cette visibilité. On passe alors par des blogs, le partage de contenu, les médias sociaux et autres termes encore à définir pour une frange de la population.
Ces traces, surtout indirectes, sont à surveiller, et à maîtriser, pour ce qui peut l'être. C'est ainsi que l'on commence à réfléchir à l'image que l'on offre de soi en ligne, les lieux où l'on est présent et de quelle façon on est perçu. La cartographie de cette présence, le discours que l'on y tient, et ce que l'on veut dire et montrer, constituent l'essentiel d'un autre futur incontournable : l'Identité Numérique.
Pour illustrer plus simplement cette notion, deux documents :
Une mise au point simple, concise et claire, par Emilie Ogez
Et le livre blanc complet, issu du BarCamp « You on the web »
Bon, on a compris que la confidentialité sur le net est une notion plus qu'abstraite et non souhaitée parfois mais la quantité ne fait pas forcément la qualité. Sans compter que dans ces fameuses traces que l'on laisse traîner, toutes ne sont pas produites par nous-mêmes ou flatteuses. Un cyber néologisme de plus s'impose : la e-réputation. Il s'agit là , et c'est bien plus difficile à générer, de ce que l'on dit et pense de vous, au-delà de ce que vous en dites vous-mêmes.
La différence entre la notoriété et la réputation, même en ligne se résume à la différence naturelle entre le fait d'être connu ou reconnu. Reconnu pour ce que l'on fait, nos idées, services, et autres choses positives.
Récapitulons en faisant aussi simple que possible :
- On a à faire, à présent, avec notre Identité Numérique, faite de ce que l'on dit et montre de nous-mêmes, et des lieux où l'on se montre en ligne.
- La e-notoriété que l'on maîtrise déjà moins, puisque c'est l'ensemble des traces que l'on laisse ou provoque et que tout un chacun peut trouver. Le point positif étant de sortir de l'anonymat non sans risques.
- Et au final la e-réputation quand on tente de surveiller, penser et agir au mieux possible sur ces deux leviers pour générer des opinions positives.